44. PANAMA : du 18 novembre au 20 février 2018

Déjà 3 mois que nous sommes au Panama. 3 mois bien remplis, à temps plein, que nous n'avons pas vu passer...

Nous sommes arrivés le 18 novembre après avoir essuyé une belle dépression, accompagnée bien sur de problèmes techniques, sinon ce serrait trop facile ! En fait, la météo annoncée n'a pas été celle que l'on a eu. Du coup, pas de bon vent pour avancer, le vent dans le nez en plus de la mauvaise dépression. C'est là que nos deux moteurs ont décidés de nous lâcher. La première journée a été difficile et encore plus la nuit suivante. Pendant cette fameuse nuit, le Capitaine a essayé de nous dépanner, il a notamment fait les vidanges des deux moteurs (avec 30 noeuds de vent !)... mais en vain. Le pauvre a été bien chahuté dans ses cales moteurs ! Je peux vous garantir que ce n'était pas une partie de plaisir de faire les quarts la nuit. Il faisait nuit noire mais malgré cela on voyait la mer blanche de vagues..., plus le stress des pannes moteurs... Beurkkkk.... Du coup pas possible de s'arrêter aux San Blas sans moteur, donc nous filons sur Linton Bay mais cela signifie une nuit de plus de navigation. Le capitaine, toujours aussi téméraire, réussi à dépanner un des deux moteurs, heureusement car le vent est tombé et quasi nul. Pour cela, il nous faut siphonner environ 100 litres de diesel que l'on transvase dans des bidons, Pascal a chinté l'alimentation des réservoirs et installé une nourrice indépendante, directement branché sur le moteur, que l'on doit régulièrement réalimenter. C'est pourquoi la deuxième nuit , beaucoup plus calme en vent ,est aussi difficile car il faut être vigilant en ce qui concerne la surveillance des niveaux de diesel. Nous arrivons finalement le samedi à midi bien fatigués avec un des deux trampoline arraché et un Kayak récupéré in-extremis, mais sans doute qu'on en avait pas eu assez, car à ce moment là le guideau tombe en panne en version "je remonte tout seul et je ne m'arrête pas" !!! Donc là encore, grosse galère.

Nous passons donc la semaine suivante à réparer : vidanger et nettoyer les 4 réservoirs de gasoil car nous soupçonnons qu'il y a du dépôt au fond mais ceux-ci s'avèrent au bout du compte très peu sales. Du coup, nous penchons sur un problème de durites qui s'effritent et empêchent le passage du diesel, nous les avions changé à Maurice avant le départ mais nous n'avions pas trouvé de durites de super qualité. Pour toutes ces réparations, durites, relais du guindeau... il nous a fallu courir les magasins ce qui n'est pas chose aisé ici car Linton Bay est isolé de tout, nous avons même dû allé jusqu'à Panama City, ce qui représente environ 4h30 de bus aller et la même chose pour le retour, pour en revenir bredouille de relais de guindeau !!!

Nettoyage des réservoirs

Les bus de Panama

Aux alentours de Linton bay...

Nous partons nous remettre de ces émotions et prendre un peu de bon temps aux San Blas, archipel occupé par les indiens Kuna. Seulement, le soleil n'étant pas au rendez-vous, nos batteries qui commencent à se faire vieille décident alors de nous lâcher. Donc, retour à Linton Bay pour trouver des batteries neuves, après seulement 6 jours....

En arrivant à Linton Bay, c'est au tour du groupe électrogène de nous lâcher. Du coup, il nous faut faire intervenir un technicien...

L'anniversaire de Swann arrive à grand pas, le 21 décembre, et nos amis les SEA YOU, ne sont toujours pas là, à la grande déception de Swann qui ne pense qu'à cette date depuis plusieurs semaines et à la fiesta qu'il va faire avec ses copains Robin, Marius et Emile.( Robin doit aussi fêter son anniversaire le 22 !). Du coup, nous partons pour Shelter Bay (à Colon) récupérer notre nouveau matériel qui arrive de Miami : 6 batteries neuves, une chaine de 80 mètres, une ancre de secours, un relais de guideau neuf, un pot d'antifaouling. Nous passons Noël là, le temps de charger et installer le matériel.

Bon anniversaire Swann !!

Joyeux Noël !

Réception et chargement du matériel....

C'est bon, les SEA YOU viennent de nous appeler avec leur iridium, ils arrivent aux San Blas. RDV est pris pour dans 3 jours aux Hollandès (une des nombreuses iles des San Blas). Chouette, on va pouvoir faire la fête, le réveillon du 1er de l'an et l'anniversaire des deux garçons.

Nous passons le réveillon en compagnie des SEA YOU et de leur deux jeunes coéquipiers, rencontrés à Carthagène, Etienne et Irène. Nous avons le droit à un vrai festin, Pascal nous fait des Makis, comme il sait si bien le faire, nous sortons le gigot d'agneau du congélateur (embarqué il y a 6 mois en Martinique en prévision de ce repas)  cuisiné par Irène et Etienne, et nous finissons par un bon gâteau à l'ananas. La soirée se termine comme celles que nous aimons avec la boule à facettes et tout le monde sur le "dance floor" !

Après 10 jours de joyeux délires et après avoir visité plusieurs mouillages : les Hollandès, Coco Bandero, Estern Limon Cays... ils nous faut retourner sur Linton Bay. En effet, nous partons 3 semaines en France, profiter de la famille avant la traversée du Pacifique, et nous avons réserver une place au sec pour le Coyote.

Petits et grands prennent du bon temps !

Un réveillon bien arrosé ! Bonne année 2018 !!!

Petit tour de Kayak entre fille....

Rencontre des indiens kunas à Coco Bandero....

Le Coyote relevé au sec, nettoyé, préparé pour 3 semaines d'abandon familial (excepté Beep-beep qui s'est dévoué pour lui tenir compagnie !), nous embarquons tous les 4 (il ne faut pas oublier Plume et tous les traquas administratifs qu'elle nous a donné) pour la Bretagne Sud pour une durée de 21 jours. Là, comme de coutume, ce n'est pas de tout repos, repas tous les soirs chez les copains jusqu'à 2h du mat, repas de famille toujours bien arrosés (il faut bien fêté les retrouvailles et merci à tous pour votre accueil !), rendez-vous chez le docteur, dentiste, véto, comptable, assureur et tout le bazar... Mais bon, c'est toujours un plaisir de retourner en Métropole et il faut le dire, c'est aussi un plaisir de rentrer à la maison sur Coyote. Sauf que cette fois ci, le retour est un peu compliqué, il faut dire que nous avons un peu chargé la mule, nous sommes parti de Panama avec 2 valises de 12 kg et au retour nous avons 6 valises de 23 kgs ! Le tout, rempli principalement de matériel pour le Coyote : 2 hélices, 8 Silents Bloc, 2 joints tournants, un alternateur, une pompe eau de pression, des faisceaux de câblage, un filet de sécurité de 50 mètres, un anémomètre, des dizaines de leurres pour pêcher, un vide mulet, un nouvel ordinateur, des dizaines pièces de petits accastillages divers et plein d'autres choses difficiles à lister... Donc à l'arrivée, nous sommes bien sur arrêté par nos amis les douaniers. Nous avons de la chance dans notre malheur, c'est jour de Carnaval et ils sont en effectif très réduit. Le gars de service nous demande donc de trier nos affaires personnelles et laisser à l'aéroport le matériel pour le bateau et de revenir le lendemain voir les douaniers. Du coup, on fait un tri à la "grosse", en espérant qu'ils ne re-scannent pas les baguages que nous embarquons et laissons sur place seulement 2 baguages contenant les hélices, les Silent bloc, la pompe et l'alternateur (le matériel important). Le lendemain, retour à l'aéroport, le Capitaine doit affronter les douaniers (moi j'ai juste le droit d'attendre dehors). Pendant 2 heures, Pascal joue au chat et à la souris avec les douaniers, qui manifestent une très mauvaise volonté pour le dédouanement de ces deux valises. Les frais normaux devant être de l'ordre de 25 à 30 dollars, se transforment progressivement à 3% de la valeur de la marchandise (TTC et arrondie au mille dollars supérieur !) Puis quelques minutes plus tard, 7 % supplémentaires de taxes sont ajoutés, puis encore 14 % supplémentaires ramenant une taxe arrondie à 1 000 dollars !!!!!! Après avoir longuement palabré (tout en espagnol/anglais) le capitaine sort de la zone douanière avec les deux valises accompagné d'une douanière qui "soit-disant" doit faire valider le dossier à Colon (à 90 km de là !) puis assister à l'embarquement de la marchandise sur le Coyote (+40 kms). Tout ceci se termine par un montant payé de 100 dollars à la douanière qui nous quitte à Colon car elle ne veut pas supporter 4 h supplémentaires de trajet pour aller et revenir de Linton Bay !!! En 6 ans de voyage, c'est la première fois que nous sommes confrontés à un tel abus de pouvoir, la corruption étant telle qu'aucunes démarches légales et dans les règles n'étaient envisageables pour récupérer nos valises. De plus, aucun des nombreux douaniers qui sont intervenus sur ce dossier n'a pris la peine d'ouvrir et d'inspecter nos valises. Nous sommes donc sortis de la zone douanière sans que ceux-ci ne connaissent le contenu de nos baguages. C'est une honte !

Et encore un levage....

A l'aéroport en partant....

Au sec à la Marina, nous avons le droit aux cris des singes hurleurs... et la nuit les chauves souris viennent nous effleurer dans notre sommeil, c'est particulier comme sensation !

Pas très chaud les températures en France... C'est bientôt le départ, les 6 valises de 23 kg sont chargées....

les nouvelles hélices Flexofold....

Et non ce n'est pas un schtroumph, c'est notre douanière avec son joli bonnet aux oreilles de chiens !

Les désagréments douaniers terminés, il faut attaquer le chantier pour remettre à l'eau le Coyote. Le Capitaine commence par installer les 8 silents blocs (ce sont les 4 supports qui supportent le moteur), puis il doit réaligner les deux moteurs avant d'installer les nouveaux joints. Il finit par le montage des nouvelles hélices repliables, elles devraient nous permette de gagner un noeud de vitesse, ce qui n'est pas négligeable pour la traversée du Pacifique ! Enfin, nous terminons par l'application de l'antifaouling avant la remise à l'eau le 20 février, soit une semaine après notre retour, belle performance !

Le Coyote est maintenant quasiment prêt pour la traversée du Pacifique !

Donc nous voilà, au mouillage à Linton, prochaine étape : le "Mesurement" pour le passage du canal de Panama !!!!!

Au mouillage de Linton, mais qui est donc ce kyte-surfeur ? C'est Erick Bauhaus, l'auteur du fameux guide de navigation au Panama !